La France a atteint ses objectifs de réduction d’émission de CO2 entre 2019 et 2023, avec moins 29% d’émissions par rapport à 1990. Aujourd’hui, elle doit rehausser son ambition pour s’aligner à l’objectif européen de moins 55% d’émission d’ici 2030 par rapport à 1990. Pour atteindre cette mission, les individus mais aussi les entreprises doivent s’engager. Alors qu’en est-il précisément du numérique au travail ?
Prendre conscience des impacts du numérique au travail
Le Benchmark Green IT 2024 (9ème édition) quantifie les impacts environnementaux des Systèmes d’Informations et nous éclaire sur des solutions pour les rendre plus sobres. Ainsi, le numérique au bureau contribue à 5 crises environnementales et sanitaires représentant plus de 80% des impacts. Ces impacts associés à l’usage numérique d’un collaborateur (pendant 1 an) sont considérables.
On observe notamment l’épuisement des ressources matières (19,1 g équivalent antimoine soit 92 tonnes de terre excavée), l’épuisement des ressources fossiles, les radiations ionisantes, le réchauffement global, l’écotoxicité pour l’eau douce, les particules fines.
Si on examine plus en détail les limites planétaires, on se rend compte que les usages numériques au bureau reflètent l’épuisement des ressources abiotiques matière (60 % du budget annuel soutenable d’un européen), des ressources abiotiques fossiles (59 %), le réchauffement global (44%), l’écotoxicité de l’eau douce (33 %) et les particules fines (23 %). Ces chiffres prouvent que le numérique au bureau représente jusqu’à 60% du budget annuel soutenable.
Les Systèmes d’Informations contribuent à l’empreinte environnementale
De plus, les SI deviennent pour la première fois depuis 10 ans une importante source d’impacts qu’il faut notifier (28 % des impacts), suivent l’environnement de travail des utilisateurs avec les ordinateurs et les écrans (22 %), la DSI elle-même avec le déplacement des informaticiens et les bureaux (22 %) et les réseaux (18 %).
En prenant conscience des impacts engendrés par le numérique, il est urgent de mettre en place des pratiques durables et « diviser par 4 à 10 le poids du Système d’Information pour être soutenable ».
Des actions prioritaires et pratiques durables
Ainsi, en compilant tous les plans d’actions des entreprises ayant participé au Benchmark Green IT 2024, il en ressort quatre leviers prioritaires qui sont des bases fondamentales pour s’engager durablement, avoir une activité soutenable et entrer dans une démarche proactive de réduction :
- Réduire le taux d’équipement par utilisateur et notamment éviter le 2ème écran, surtout s’il est de technologie LED/OLED
- Allonger la durée de vie de tous les équipements et de toute l’infrastructure en systématisant le réemploi plutôt que le recyclage des équipements fonctionnels
- Réduire les kilomètres des collaborateurs DSI et prestataires en favorisant le télétravail et mettant en place un Plan de Mobilité (PDM)
- Ecoconcevoir les services numériques pour réduire les impacts liés à l’utilisation en réduisant le nombre de serveurs et la quantité de réseaux nécessaires, ce qui entrainera une baisse de la consommation électrique de l’infrastructure
Avec ces actions clés, les entreprises se lancent sur la voie de la durabilité et de l’écoresponsabilité.
L’écoresponsabilité stimule la croissance économique
En effet, 69% des dirigeants semblent vouloir agir en ce sens et perçoivent l’écoresponsabilité comme une opportunité de croissance selon une récente étude Gartner, « Sustainable IT : Don’t miss these cost-effective opportunities » , menée au 4ème trimestre 2023 auprès de 200 responsables mondiaux IT.
A noter que l’écoresponsabilité demeure bien parmi les 10 principales priorités des entreprises et l’engagement envers la durabilité environnementale est inévitablement liée à la compétitivité de l’entreprise.
Ainsi, selon Gartner, les pratiques écoresponsables retenues par les CEO pour renforcer la croissance économique, sur fond d’une démarche Green globale, concernent notamment les produits et services durables (33 %), les pratiques commerciales durables (18 %), l’engagement écoresponsable des parties prenantes (18 %) et la décarbonation ( 18%).
Si des mesures Green IT ou « numérique responsable » sont d’ores et déjà menées (Datacenter, Cloud, Digital Workplace, données …), reste toutefois à mieux répartir le budget, identifier et accélérer l’adoption des initiatives les plus rentables !