Bousculé par les nouveaux acteurs digitaux et par les exigences d’une réglementation toujours plus stricte, le secteur Banque/Assurance subit une transformation profonde. Longtemps perçus comme des bastions de stabilité, les établissements traditionnels voient émerger une nouvelle génération d’acteurs. Pour rester dans la course, les acteurs historiques doivent repenser leurs offres et transformer en profondeur leurs modèles opérationnels.
La digitalisation des parcours clients, l’optimisation du pricing et la création de nouveaux produits à plus forte valeur ajoutée se situent au cœur de cette mutation. Ces chantiers reposent sur une transformation technologique d’envergure : migration vers le Cloud, mise en place d’un socle Data robuste, intégration de l’IA et respect des exigences réglementaires. Autant de défis qui imposent de nouvelles compétences expertes et une refonte des méthodes de travail, plus agiles, plus collaboratives et résolument orientées innovation.
.Un secteur en pleine transformation
660 organismes d’assurance agréés en France fin 2023, 657 établissements bancaires recensés à fin 2024 : dans la banque comme dans l’assurance, le paysage concurrentiel se densifie. La multiplication des acteurs disruptifs — néobanques, assurtechs, fintechs — et l’accélération des entrées sur le marché digital bouleversent les équilibres établis. Face à cette pression, les acteurs historiques n’ont d’autre choix que d’accélérer la digitalisation de leurs offres et de leurs parcours client, tout en optimisant leur politique de pricing grâce à la Data et à l’IA.
Comme le souligne Pierre Gauthier, Business Unit Senior Manager référent du secteur Banque/Assurance chez Inop’s, « le secteur n’échappe pas à la montée en puissance de l’IA. Or l’IA implique une donnée fiable et exploitable, ce qui soulève des enjeux de gouvernance de la donnée. »
À cela s’ajoutent les défis propres au secteur tels que la détection des fraudes, des exigences élevées en cybersécurité et le respect de cadres réglementaires toujours plus stricts. Dans ces nouvelles réglementations, on compte notamment :
- Bâle IV, ensemble de règles prudentielles internationales qui renforcent les exigences en fonds propres et en gestion des risques pour les banques,
- Solvabilité II, son équivalent européen pour les assureurs,
- DORA, le nouveau règlement européen sur la résilience opérationnelle numérique.
Malgré un environnement sous tension et un ralentissement global de l’activité, le secteur bancaire demeure résilient et en bonne santé. L’assurance affiche elle aussi une solidité notable, même si elle doit composer avec un besoin accru de stabilité. Comme le rappelle Pierre Gauthier, « les acteurs traditionnels de la banque et de l’assurance sont très challengés. Pour relever le défi de l’attractivité, les enjeux sont multiples : data, pricing, nouveaux usages. Le contexte climatique et géopolitique pèse également dans la balance, notamment pour le secteur de l’assurance. »
L’IT au cœur des défis stratégiques
Nouveaux usages clients, nouvelles technologies, nouveaux concurrents, nouveaux produits, nouvelles contraintes réglementaires, impératif de maîtrise des coûts : le secteur aborde une phase de transformation profonde qui se joue sur le terrain de l’IT. Depuis 2015, le chantier Digital First s’est imposé comme un axe majeur de modernisation, avec la digitalisation des offres et des parcours, le développement de solutions mobiles et responsive et la multiplication des chatbots.
Mais au-delà de ces premières avancées, d’autres chantiers structurants se dessinent. Pour Pierre Gauthier, « le Move to Cloud constitue un très gros enjeu de change pour les entreprises du secteur. Il s’agit d’opérer la migration des systèmes Legacy, robustes mais rigides, vers le Cloud. » Cette évolution vise à gagner en agilité, en scalabilité et en innovation, en accélérant notamment le time-to-market des services digitaux et l’intégration de briques d’IA ou d’automatisation. La transition reste toutefois complexe. Elle suppose de désenchevêtrer des systèmes interconnectés, d’assurer la continuité des opérations et de former les équipes.
Outre l’investissement financier, le défi est aussi culturel et organisationnel. Comme le souligne Pierre Gauthier,
« certaines cultures d’entreprise ne sont pas toujours favorables au changement. Or cette transition vers le Cloud nécessite de repenser la construction des équipes, pour une meilleure collaboration entre le métier et l’IT. »
Dans cette logique de modernisation, les entreprises du secteur Banque/Assurance doivent désormais concevoir des systèmes ouverts et modulables, capables d’évoluer rapidement. L’APIsation joue un rôle central : elle permet aux différentes applications et sources de données de communiquer entre elles de façon fluide et sécurisée.
Enfin, la cybersécurité constitue un autre volet stratégique. La protection des données et la conformité réglementaire doivent désormais être pensées dès la conception des projets, ce qui a conduit à l’émergence de nouvelles approches telles que le Security by Design et le Compliance by Design.
L’externalisation des compétences comme accélérateur de transformation
Trois grands chantiers structurent aujourd’hui la transformation du secteur.
- Le premier concerne la modernisation de l’architecture : adoption d’APIs, déploiement de micro-services, migration vers le Cloud et création de plateformes Data.
- Le deuxième chantier est celui de l’automatisation des processus, portée par les Chatbots et la RPA (Robotic Process Automation).
- Le troisième axe touche au renforcement de la sécurité et de la conformité, avec l’intégration du Security by Design et du Compliance by Design dès la phase de conception.
Dans ce contexte, les besoins en compétences Data, IA, cybersécurité et Cloud se multiplient. Les Data Analysts, Data Scientists, Data Architects ou Architectes IA figurent parmi les profils les plus recherchés, auxquels s’ajoutent désormais des métiers émergents tels qu’Ingénieur LLM ou Ingénieur Prompt. Les entreprises intensifient également leurs recrutements de DevOps, Product Owners et Product Managers, profils hybrides capables de faire le lien entre les enjeux métier et les exigences techniques.
Selon Pierre Gauthier, « depuis peu, les demandes de « profils augmentés par l’IA » se multiplient. La capacité à utiliser l’IA constitue un nouveau critère de sélection, ce qui fait de la formation continue un enjeu essentiel pour les profils IT. »
Pour intégrer rapidement l’ensemble de ces expertises, le recours à l’externalisation s’impose comme un levier stratégique. Si l’internalisation reste de mise pour les fonctions cœur de métier, l’externalisation permet de mobiliser des compétences expertes sur des projets à durée déterminée. Pierre Gauthier précise : « Aujourd’hui, la rationalisation des achats limite le nombre de prestataires référencés. L’avantage d’Inop’s, dans ce contexte, est de mettre à disposition l’ensemble de ses communautés, autrement dit 1 200 TPE et PME et plus de 40 000 freelances. Notre modèle de néo-ESN permet de trouver la compétence la plus adaptée au regard du besoin, peu importe le statut du consultant. »




